Augustus Young       light verse, poetry and prose
a webzine of new and unpublished work


Perdu dans la mer
 
La mer, elle n’est pas mon amie aujourd’hui.
Elle me bascule entre ses vagues, dia et hue.
Elle me ricoche sur son écume fâchée.
Elle me menace avec les rochers cachés. 
 
La mer, elle n’est pas mon amie aujourd’hui.
Elle me harcèle comme la belle dame sans merci.
Et en feu telle les profondeurs de l’enfer.
Je suis fâcheux, sans une rame ou sauveteur,
 
A demain, peut-etre, la mer sera tranquille.
Hélas, pour moi maintenant c’est inutile. 
Alors son aspect lisse sera mon linceul.
Je coule dans la mer, et elle crie ‘ta gueule’.
 
 
 
Le coureur de Nuit
 
Mince alors,
c’est le revenant
de Baudelaire.
Il va tout de go
sur son vélo
sans lampe ni gant
pour freiner.
Pas la peine.
Danger isolé.
 
Il a rodé
la route de Cap Béar,
de loin en loin,
sans mot dire,
sauf, ‘c’est moi, moi’.
Il a broyé le noir
et mordu la chair
jusqu’à ce qu’il
soit l’air.          
 
  
‘Le temps des cerises’ (10 Août)
 
chanson rebelle
 
J'agite la surface de la vie
pour vite apaiser mon ennui.
J'expose un spectacle exquis -
les vers qui mangent les fourmis.
Et tout le monde a le fou rire.
 
Bien sûr, ce n’est pas comme l’on dit
normal. Mais ce sera réussi
quand je coulerai le sang. Tous crient
‘Arrête !’, et je riposte, ‘Tant pis,
la saignée est un jeu d’esprit.’
 
L’ivrogne qui vide la mer
 
Ma bouche est le port de mon corps,
Et mes yeux sont le phare. Et blême!
Je bavarde avec le port.
Je fais clin d’œil avec le phare,
et les navires font un naufrage.
Flûte, J’en ai marre de moi-mėme.
 
My mouth’s the port of my body.
My eyes are its lighthouse. A pity
I gossip with my port, and wink
with my lighthouse. And something else-.
the ships that pass in the night sink.
Hoops, I’ve had my fill of myself. 
 
Dîner se passe de la lune
 
Mon dernier bain  au coucher de soleil
 
Je nage dans le noir
ce soir, ce soir,
à l’heure du loup.
D’abord, la mer
est sournoise.
Elle déplore
le vieux gosse
avec mine désespérée
en poupe.
 
Mais après je fais
deux brasses
assez gaies
comme le bon nageur
de Baudelaire,
elle dit,
‘Vous êtes le bienvenu.
Par le menu,
je suis ta soupe’.
Je crie,
‘Merci beaucoup’.
 
Toussaint
 
D’Après Mary E. Coleridge
 
Certains s’accrochent au dessus des dalles.
Certains pleurent quand vides sont les salles.
Moi, quand L’iris fleurit,
Je me souviens.
 
Moi, quand le cyclamen
Ouvre son bouton tout plein,
C’est le bonheur. Amen,
Je me souviens.
 
 
Le dernier rayon jaune
 
D’apres Verlaine
 
J’assois-moi
dans le sacrẻ coin
a la jẻtee,
ồu, il etait un fois,
nous avons connu
le bonheur.
 
Un couteau
du soleil
a couper la mer,
et mon vermeil
chœur foutu.
Mon sang jettẻ.
 
Le phare allume
la mort
avec un clin-d’œil.
Son lumiẻre
m’emporte
au large. Ohẻ.